La fête de l'or à Cazal City

Comme ils l'avaient promis depuis qu'ils ont fait fortune, les chercheurs d'or ont convié la population de Cazal City à partager leur joie autour d'un grand repas pris sur la place centrale après autorisation du gouverneur du comté, à grand renfort des meilleurs musiciens de la région.

Un menu simple mais copieux a été composé spécialement pour l'occasion à l'aide de quelques produits locaux, d'un feu de bois et d'un whisky particulier fait à base de raisins des Corbières voisines. Une brigade entière de la cavalerie des états-unis du Quercorb a du être réquisitionnée par les autorités pour assurer le service des 516 convives dans les délais déterminés par le shériff.

Placée sous les ordres du capitaine-cavalier Richard, la compagnie des festejaïres a répondu en temps et en heure au défi important qui était devant elle, grâce notamment à un timing précis respecté par les tenanciers de la roulotte de cuisine, à savoir les caporaux-chefs Arnaud et Joël ainsi que le cavalier-soldat Mathieu. Cela a confirmé à tout le monde que "la cavalerie arrive toujours à l'heure".

La fête a été belle tout au long de la soirée pour les orpailleurs. Certains affichaient avec vanité les lourdes pépites extraites du ruisseau tout proche ; d'autres se montraient fiers et optimistes après avoir acheté une nouvelle concession, n'hésitant pas à montrer à tout le monde le certificat officiel délivré par les autorités.

Mais, comme souvent en pareille circonstance, la fête a presque été gachée par une fusillade alors que tout le monde était sympatiquement installé dans le saloon. Les craintes du shériff (Cf. éditions précédentes) étaient donc fondées, et il a du intervenir pour mettre hors d'état de nuire un des plus terribles desperados de l'ouest de Chalabre. En effet, tout le monde a retenu son souffle lorsque qu'il a défié avec courage le dangereux "Joe Massilia" dans la rue centrale. On a même vu certains de nos plus courageux cow-boys se cacher sous les tables de poker pour éviter de prendre une balle.

Dans le silence du duel, un ange est passé puis tout est revenu dans l'ordre pour la grande joie des villageois, qui fut exprimée selon un rite particulier nommé "Harlem shake".

La suite des festivités s'est déroulée sans encombre jusque tard dans la nuit. Les nombreux barmen manchots du "saloon del Cazal", issus de la confrérie des pousses-citrouille, ont tenu largement la distance pour contenter tous les cow-boys assoiffés. Bravo à eux.

Crédit photos : Christian MORALES